Voici l'autre devant moi, Seigneur,
je dois le regarder «lui»
au-delà de ma sympathie
ou de mon antipathie,
au-delà de mes idées et de ses idées,
de mon comportement
et de son comportement.
Je dois «lui» permettre
d'exister devant moi,
tel qu'il est en son être profond
et non pas l'obliger à l'attaque,
à la défensive, à la comedie.
Je dois le respecter, autre que moi,
et non pas le saisir pour moi,
le gagner à mes idées,
l'entraîner à ma suite.
Je dois être pauvre devant «lui»,
ne pas l'écraser ou l'humilier,
ni l'obliger à la reconnaissance.
Car il est unique, Seigneur,
et donc riche
d'une richesse que je ne possède pas,
et c'est moi le pauvre
qui me tiens à sa porte, nu, dépouillé,
pour apercevoir, au fond de son coeur,
ton visage,
o Christ ressuscité,
qui m'invite et me sourit.
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